Besoin de nous.
Je ne sais comment décrire ce manque.
Aucun mot n’existera jamais, seul ceux qui l’on vécut,
savent.
C’est comme le besoin de respirer, tout à coup, vous
suffoquez, vous devez aller à la surface pour reprendre de l’air, souvent la nécessité comble si brutalement le vide,
que vous ne profitez de rien et que votre seul souvenir est le choc de
l’aspiration, le bruit de l’air dans votre gorge.
J’ai refusé de mettre la tête sous l’eau, de peur de ce
contrecoup, je barbotais, je croyais savoir nager, jusqu’au jour de tempête ou
j’ai faillis mourir.
Des grands fonds de
la solitude, ce besoin impératif m’a pris corps et âme, l’Hamazen, le DG club,
le KS ont été mes bouteilles d’oxygènes,
malgré l’engagement et le courage de leurs initiateurs aujourd’hui, ils
sont fermés. Certes ces cabines de réanimations sont un ersatz, mais elles sont
vitales, elles permettent d’exister.
J’ai une boule au ventre, la gorge noué, les tempes
ombragées, mes pensées sont obsédantes, je suis en manque, besoin de nous.
Besoin de nos regards qui se croisent, s’attirent,
s’aimantent.
Besoin de nos corps qui se cherchent, se rapprochent, se
frôlent.
Besoin de nos mains qui timidement, s’invitent, se sentent,
s’effleurent.
Besoin de caresses qui façonnent notre peau, lui donnent forme du bout des
doigts.
Besoin de ses paumes qui pétrissent nos chairs, massent et nous donne existence.
Besoin de nos bouches pour le baisé du matin, et puis tous
ceux qui suivent.
Au lieu de cela, des masques, des distances, des isolements,
des durées de peines toujours repoussées, nos nerfs à fleurs de peaux, et les
paranoïas du no-contact.
J’ai une faim de nous, une faim de loup, je hurle dans la
nuit.
2 commentaires:
Texte touchant, joliment illustré, évidement quant on est deux on rêve de moments de solitude.
Oui,très touchant.
Pierre
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