- Dis moi Craterios, mènes-tu un exercice... philosophique?
-Thérapeutique, disons-nous plutôt. Thérapeutique et moral ! Thérapeutique car, lorsque le corps déborde de semence, ainsi que le conseillait Hippocrate, il faut prêter le poignet à la nature pour expulser les fluides.
Moral car je tiens à ma liberté de penser et d'agir, et je ne veux pas devenir l'esclave de mes couilles.Si je ne prends pas la peine de les vider tous les matins, les fluides me montent à la têtes, je deviens fou, je fais des bétises.
- Je me demande bien ce que peut être une bétise pour toi.
-Je deviens sentimental! Je m'attache à la première fille qui passe avec la cuisse large et la hanche forte, je porte sa cruche d'eau, je raconte des fredaines, je complimente, je joue l'avantageux, je vais même jusqu'à faire des promesses... Par contre, rien de tus cela m'arrive si je me soulage au réveil."
[L'évangile selon Pilate . Eric-Emmanuel Schmitt. 2000.]